La recherche des solutions pédagogiques en vue d'assurer la continuité des enseignements malgré la pandémie de la COVID 19 a été partout dans le monde une préoccupation majeure tant pour les Etats que pour les organisations internationales à l'instar de l'UNESCO. Au Cameroun, la classe inversée a été préconisée par les autorités éducatives comme l'une des méthodes d'enseignement/apprentissage susceptibles de faciliter la densification des interactions cognitives et la couverture intégrale des programmes malgré le nombre réduit d'heures de cours en présentiel. Des ressources ont été produites et mises en ligne pour servir de supports didactiques de base. Or, dans le même temps, les enseignants ne semblent pas avoir bénéficié d'une formation continue conséquente. D'où la question de savoir comment est-ce qu'ils implémentent le nouveau paradigme. Autrement dit, quelles représentations les enseignants se font-ils de la classe inversée ? Comment la mettent-ils en œuvre ? Pour répondre à ces interrogations, la recherche s'appuie sur les données qualitatives relatives aux pratiques déclarées, données récoltées auprès de 15 enseignants du secondaire au moyen d'entretiens semi-structurés. Les résultats montrent que les enseignants ont des représentations et des pratiques variées de la classe inversée et que celles-ci ne coïncident pas toujours avec les attentes de la hiérarchie.