Cette communication s'intéresse à l'impact de la création, par les élèves, de bandes dessinées pour favoriser le raisonnement géographique. Le raisonnement géographique permet aux élèves de développer des éléments d'une pensée complexe (Hertig, 2018 ; Pache et al., 2016). Le raisonnement géographique s'intègre dans ce cadre dans la mesure où il intègre les concepts intégrateurs et les questions centrales de la géographie, s'appuie sur une géographie actorielle, insiste sur les facteurs de causalité, suppose d'articuler des échelles scalaires et temporelles (Colin et al., 2019). Son intégration dans les programmes est liée au décloisonnement des savoirs qui doivent « être mobilisables en situation, dans la ‘vie réelle' » (Colin et al., 2019) et répond à la finalité de compréhension du monde de la géographie, finalité qui peut se retrouver dans des bandes dessinées. La bande dessinée, médium composite qui appuie une narration sur une double sémiologie, semble être un artefact de qualité pour que les élèves émettent un raisonnement géographique et s'inscrit dans une géographie sociale complexe (Di Méo & Buléon, 2005). Elle donne en effet lieu à un travail sur l'espace, sur la géographicité des acteurs - signes de pratiques différenciées d'un espace - et sur les représentations. Pratique expérientielle (Leininger-Frézal, 2019), elle permet aux élèves de se transformer en acteurs ce qui facilite le passage à l'action inhérent à la pensée complexe (Pache et al., 2016). Ses caractéristiques favorisent également la mobilisation des échelles scalaires et temporelles. Enfin, les élèves peuvent mettre en mots et en image des concepts, aidant à leur secondarisation (Bautier, Goigoux, 2004).
Pourtant, la bande dessinée a longtemps souffert d'un certain rejet dans le monde éducatif, consubstantiel à sa double sémiologie, son aspect réputé infantile, sa proximité avec la caricature, son absence de mémoire et à la mise en série de ses petites images imprimées (Groensteen, 1999). Sa légitimation est tardive et elle intègre les programmes scolaires à la fin des années 1980. Peu présente dans les manuels scolaires comme dans les programmes, elle est peu usitée en classe du fait d'un manque de formation des enseignants (Blanchard et Raux, 2019) qui peinent à envisager une transposition didactique efficace (Rouvière, 2013).
Cette communication s'articule autour de l'hypothèse principale selon laquelle la création de bande dessinée par les élèves leur permet de mobiliser un raisonnement géographique et de développer une pensée complexe.
Dans le cadre d'une recherche collaborative associant quatre enseignants de collège et de lycée, nous avons créé une démarche de création de bande dessinée qui permette aux élèves de mettre en œuvre un raisonnement géographique. Elle mobilise des cadres didactiques hérités de la géographie savante, des sciences de l'éducation, des sciences du langage, de didactique comparée, de la psychologie sociale et d'autres didactiques disciplinaires (Pache et al., 2016) (Figure 1).
Type : | : | Communication simple |
Commentaire | : | Vous trouverez ici ma nouvelle proposition revue à l'aune des commentaires des deux relecteurs, que je remercie pour leurs conseils avisés. Cette proposition contient cinq images, qui, je l'espère, passerons dans ce format. |
Thématiques | : | Axe 3 - Les pratiques enseignantes et la formation des enseignant.es en regard des modes d’organisation des savoirs et des évolutions curriculaires |
Mots-Clés | : | bande ; dessinée ; géographie ; complexité ; formation ; raisonnement géographique |
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